Selon-vous, Edinson Cavani est-il un joueur surcoté ?

mardi 11 novembre 2014

Footage de gueule #3 : Vers des conférences de presse toujours plus ennuyeuses ?

Qui n'a jamais regardé un extrait d'une conférence de presse ? Personne. Mais qui a déjà trouvé les réponses du coach interrogé passionnantes et pleines de spontanéité ? Là aussi, que ce soit des interrogatoires d'avant ou d'après match, ou simplement ponctuels, la foule ne se bouscule pas au portillon. Alors pourquoi les conférences de presse sont-elles si ennuyeuses ces dernières années ? Et surtout pourquoi la tendance ne tend pas vers une amélioration ? Analyse.




Nombreuses sont les moqueries qui aujourd'hui décrédibilisent le discours du footballeur, mais il parait bien difficile de donner tord aux détracteurs. Les réponses toutes faites bien connues de tous ne sont pas seulement des caricatures puisque si on analysait les réponses de nos professionnels, les même phrases reviendraient effectivement en boucle. "L'important était de prendre les 3 points", "on prend les matchs les uns après les autres", "l'essentiel c'est de prendre du plaisir", "je suis content d'avoir marqué mais c'est la victoire du collectif qui prime" ... On ne manque d'exemples flagrants pour montrer la répétition dans les paroles du footballeur.

On peut donc se demander pourquoi nos amis les joueurs et entraîneurs répondent-ils sans arrêt la même chose ? Pourquoi toujours ces même phrases stéréotypées ?!

Cela s'explique probablement en grande partie par la pression exercée sur eux. Bien parler à la presse c'est donner une bonne image de soi, de son club, de ses dirigeants ... Et donc s'assurer de ne pas être mal vu par eux ! Que l'on soit coach ou sur le terrain, le but est le même dans ce milieu : sauver sa peau. La plupart des professionnels dans le domaine du foot et même plus généralement dans le celui du sport doivent s'efforcer de donner une bonne image d'eux et de leur club, c'est d'ailleurs stipulé dans les contrats qu'ils signent. Cela dit on peut renvoyer de bonnes ondes face à la presse tout en restant naturel, mais la pression exercée est tellement forte que la plupart des pros n'en font même plus l'effort. La fréquence élevée des conférences, notamment pour les entraîneurs, peut expliquer cela. D'ailleurs beaucoup y participent seulement car c'est leur devoir et non parce qu'ils en ont envie.


La peur de l'erreur est aussi un facteur très important. Aujourd'hui le foot a un tel impact médiatique qu'une toute petite erreur de communication est diffusée partout et même parfois amplifiée par les médias. Il faut dire que transmettre l'information, c'est la base du boulot de journaliste. La transformer en revanche c'est une faute. Si certaines personnes savent rester neutres et relayer une information telle qu'elle, d'autres ont vite fait de grossir une petite maladresse de communication. L’appât du gain nécessitant des gros titres vendeurs influe donc directement sur le discours du sportif interrogé. Le journaliste est à la recherche du faux-pas, de la phrase qui fera faire du buzz à son papier.

Le dernier exemple typique en date est d'ailleurs l'affaire Sagnol. En partant d'une simple maladresse, les médias ont réussis à déclencher une avalanche de critiques sur le coach bordelais. La LICRA, Pape Diouf, Thuram, même un hashtag "Sagnol" est resté dans les tendances Twitter pendant plusieurs jours. Le pauvre homme en est même venu à pleurer en plein match.


Dans ce contexte il parait difficile pour un footballeur d’être naturel au micro des journalistes. L’entraîneur reste concentré pour éviter l'erreur, il adopte un rythme lent et un ton monotone. Si il juge une question trop directe ou provocatrice, il choisit une réponse fuyante pour ne blesser personne et ne pas écorner son image. Le discours du sportif est donc tout un art. La communication avec les médias est d'ailleurs un des modules de la formation des entraîneurs professionnels. En quelque sortes on apprend aux coachs à choisir leur mots. Beaucoup de joueurs prennent même des cours. La communication est devenue un des éléments majeurs à maîtriser pour l'athlète professionnel.

La conférence de presse est donc loin d'être une partie de plaisir pour les personnes interrogées. Il s'agit d'une sorte d'exercice de concentration auquel on doit se plier par devoir, pour respecter son contrat et renvoyer une bonne image, mais auquel on n'aime pas participer. Certains entraîneurs comme Bielsa à l'OM par exemple en organisent le moins possible. Les interrogatoires du coach argentin sont d'ailleurs particulièrement ennuyeux. La tête baissée, il prend du temps pour répondre et ne dit en général rien d'extraordinaire. Sa communication est donc soignée selon les principes de la FFF et de la formation des entraîneurs, même si cela ne l'a pas empêché de faire certaines bourdes ...


La pression exercée est telle que l'on voit parfois des coachs énervés par les journalistes, comme tout récemment Laurent Blanc avant le classico. Le mitraillage de questions sur le même sujet, à savoir la présence ou non de Zlatan sur le terrain, avait finis par agacé l’entraîneur parisien. L'effort constant de concentration doit sans aucun doute devenir fastidieux à la longue, ce qui rebute encore plus nos sportifs à venir devant la presse. Les sourires et blagues en conférence se font donc de plus en plus rares. L’atmosphère peut même en devenir pesante. Heureusement certaines exceptions existent comme Rolland Courbis et ses grandes démonstrations parfois étranges. Mais globalement on n'est pas prêt d'avoir de grands fous rires ou d'en apprendre beaucoup lors d'une conférence de presse ...




mardi 4 novembre 2014

Footage de gueule #2 : La maladresse de Sagnol

C'est le gros scandale de ce mardi 4 novembre, l'affaire de la semaine, la polémique du mois ... Willy Sagnol aurait tenu des propos "racistes" lors d'une interview accordée à Sud Ouest. Si en effet les propos de l’entraîneur des Girondins de Bordeaux me semblent maladroits, l'impact médiatique engendré et surtout l'interprétation de ses paroles dans les médias paraissent totalement disproportionnées.



 "Tant que je resterai entraîneur du club, il y aura beaucoup moins de joueurs africains qui rejoindront les rangs des Girondins de Bordeaux parce que je n'ai pas envie de me retrouver avec 12 gars qui se barrent tous les deux ans. L'avantage du joueur typique africain, c'est qu'il est pas cher quand on le prend, c'est un joueur prêt au combat généralement, qu'on peut qualifier de puissant sur un terrain. Mais le foot, ce n'est pas que ça. Le foot, c'est aussi de la technique, de l'intelligence, de la discipline.Ce sont des critères à prendre en compte au moment d'un recrutement. Il faut de tout. Des Nordiques aussi, c'est bien les Nordiques,  bonne mentalité. C'est un mélange, une équipe de foot, c'est comme la vie, c'est comme la France, c'est un mélange. On a des défenseurs, des attaquants, des milieux, des rapides, des grands, des petits, des techniques"

Voici donc les propos de l'ancien latéral droit tels qu'ils ont été prononcés. La plupart des médias ont très vite fait la comparaison avec la célèbre affaire des quotas qui avait ébranlé la FFF en 2011. Pour rappel Mediapart avait à l'époque révélé le contenu d'une réunion de la direction technique nationale de la Fédération française de football(FFF) où son patron, François Blaquart, avait appelé à la mise en place d'«espèces de quotas » afin de réduire la proportion de joueurs « physiques » dans la formation française. Laurent Blanc qui était alors sélectionneur des Bleus aurait lancé : "Et qu'est-ce qu'il y a comme grands, costauds, puissants ? Des Blacks. C'est comme ça. C'est un fait actuel. Dieu sait que dans les centres de formation et les écoles de football, il y en a beaucoup."

Lilian Thuram lui-même a déclaré être très déçu par le discours de Sagnol qui "renforcerait les préjugés" déjà existants sur les joueurs africains. Mais ne sommes nous pas un peu sévères ? Certes les propos de l'ancien joueur français sur les caractéristiques types d'un joueur africain ne sont pas adaptés, mais doit-ont pour autant les qualifier de racistes ?

Interrogé sur les problèmes liés au départ des joueurs africains lors de la CAN, l’entraîneur a simplement exprimé son point de vue qui est compréhensible ! Payer un joueur toute l'année alors qu'il n'est pas disponible 2 mois tous les deux ans (donc un mois par an), cela peut en effet paraître économiquement et sportivement peu rentable. L'ancien international français a cependant été très maladroit en généralisant le profil des joueurs africains, ce qui bien sûr est une erreur. 

Sagnol a-t-il néanmoins voulu dire qu'un joueur africain n'est pas intelligent contrairement aux joueurs nordiques ? J'en doute fortement. Mais la maladresse face à la presse se paye toujours cache ... D'ailleurs l'ancien joueur du Bayern Munich s'est sûrement rendu compte dans sa carrière qu'il existait de nombreux joueurs africains techniques, et beaucoup de puissants nordiques ! Sa conclusion sur la nécessité d'avoir une mixité de profils au sein d'une équipe est d'ailleurs tout à fait pertinente. L'important est bien d'avoir tout types de footballeurs (grands, rapides, petits ...), et ce quelle que soit l'ethnie des joueurs.

Cette suspicion perpétuelle de racisme par les médias exagère donc sans aucuns doutes les dires du coach bordelais. Et selon-vous, Willy Sagnol a-t-il commis une grave erreur ?

samedi 1 novembre 2014

Bande de pédales #2 : Brajkovic, un talent gâché ?

Le coureur slovène Janez Brajovic a récemment signé pour deux saisons avec l'équipe américaine UnitedHealthcare, engagée en Continental Pro. L'ancien vainqueur du Critérium du Dauphiné en 2010 restait sur deux saisons ternes chez Astana, lui qui semblait pourtant être un bel espoir du cyclisme il y a quelques années.


Le désormais ex-coéquipier de Vincenzo Nibali le disait lui même, il n'était pas en position de négocier et se devait de cherchait une équipe pour rebondir. Mais comment cet ancien champion du monde du contre-la-montre espoir a-t-il pu en arriver la ? Sa dernière bonne saison remonte a 2012 ou il avait notamment terminé vainqueur du tour de Slovénie, neuvième du Tour de France et septième du Dauphiné. Désormais le slovène devra se contenter des épreuves américaines pour ses principaux objectifs. (Tour de Californie, du Colarado, d'Utah ... Bref rien de très prestigieux)

Une triste régression tout de même qui s'explique en grande partie par les blessures à répétition qu'a subi le grimpeur ces deux dernières années. Il avait notamment été victime de plusieurs chutes qui l'avait contraint à l'abandon au Tour de France 2013 et lors du dernier Giro. Alors oui bien sûr Brajkovic n'a jamais été un des plus grand cador du cyclisme mondial et n'a jamais été ciblé comme un potentiel vainqueur du Tour, mais je pense néanmoins que ce coureur reste un gâchis. Il avait été tout simplement épatant en 2010 lors de sa victoire sur le Dauphiné, ce qui laissait envisager de nombreuses et belles victoires par la suite. Tenir tête à Contador dans l'Alpe d'Huez, ce n'est pas donné à tout le monde ! 

Malheureusement à désormais 30 ans, le transfert de Brajkovic ressemble à une lente descente aux enfers. On peut encore espérer un rebond miraculeux du slovène, mais une question reste en suspens : sans ses blessures, Janez Brajkovic aurait-il pu un jour prétendre gagner une grande classique ou faire un podium sur un grand tour ? Mon avis tend plutôt vers le oui. Pour rappel Brajkovic c'est aussi une deuxième place sur le Tour de Lombardie par exemple, et de belles victoires d'étapes sur les courses d'une semaine.  Et pour vous, le grimpeur slovène est-il un talent gâché par les blessures ?


dimanche 26 octobre 2014

Footage de gueule #1 : Balotelli et son maillot

Mario Balotelli fait décidément parler de lui quoi qu'il fasse. Auteur d'une pâle copie face au Real Madrid, l'attaquant de Liverpool avait été remplacé à la mi-temps et avait assisté depuis le banc à la défaite 3-0 de son équipe. Jusque là rien de bien scandaleux, seulement Super Mario a eu la mauvaise idée d'échanger son maillot avec son adversaire du soir Pepe, à la mi-temps ! Une attitude qui n'a pas plus à son entraîneur ainsi qu'aux supporters des Reds.



Les anglais ne seraient-ils pas un peu trop tatillons ? Ce n'est pas dans mes habitudes de défendre Mario Balotelli, mais cette fois les critiques à l'encontre de l'attaquant italien me semble totalement disproportionnées par rapport à la gravité de sa faute.

Depuis mercredi dernier, c'est une ville entière qui s'acharne sur le pauvre garçon. L’organisme de paris en ligne britannique Paddy Power a même décidé de rebondir sur cet incident en installant un stand devant Anfield proposant aux fans d’échanger leurs maillots floqués au nom de l’Italien, contre ceux d’ anciennes gloires du club comme Fowler, Owen ou Rush. De la moquerie pure et dure quoi.

Alors c'est sûr, on a de quoi détester ce joueur. Un ego surdimensionné, un melon à la place du cerveau, des frasques qui n'en finissent plus, je suis souvent l'un des premiers à l'incendier. Mais cette fois notre "Super Mario" n'a fait qu'échanger un maillot, geste qui en soit n'a rien de bien choquant. Alors oui en Angleterre, le faire à la mi-temps, cela ne se fait pas. Mamadou Sakho et Philippe Coutinho avait déjà été sanctionné financièrement la saison dernière après des échanges de maillot avec, respectivement, Samuel Eto'o et Oscar à la mi-temps d'un match contre Chelsea.

Je trouve néanmoins nos voisins d'Outre-Manche particulièrement pointilleux dans cette affaire. Il est clair que si leur nouvel attaquant avait le rendement attendu, on aurait à peine entendu parler de cette histoire. Seulement voilà, Balotelli c'est 1 but et aucune passe décisive en 697 minutes de jeu depuis le début de la saison. Même Eric Di Meco l'a récemment qualifié d' "imposture" compte tenu de ses performances irrégulières tout au long de sa carrière. L'international italien a donc intérêt à vite redresser la barre, sous peine de ne plus pouvoir échanger son maillot avec personne dans les prochains mois ...

samedi 25 octobre 2014

Bande de pédales #1 : Vinokourov, Astana et le dopage

Vino ne jouerait-il pas avec le feu ?


Ah il est beau, le cyclisme propre ! Alors que Vincenzo Nibali était au centre de la scène lors de la présentation du Tour de FranceAlexandre Vinokourov, le manager de l'équipe Astana, était questionné sur la récente recrudescence des cas de dopage dans son équipe qui pourrait compromettre les chances de l'équipe kazakhe de participer au World Tour l'an prochain.



L'UCI a en effet récemment  assuré que le cas de l'équipe Astana serait revu en détail quant à une possible éjection du World Tour l'an prochain, et donc une possible absence au Tour de France 2015 ! Nibali à d'or et déjà annoncé qu'il avait la rage,
 et il y a de quoi !

Il faut dire qu'avec trois cas de dopage détectés lors des derniers mois, la suspension leur pendait au nez. D'abord Maxim Iglinsky en août, puis le stagiaire Ilya Davidenok, et enfin Valentin Iglinsky il y a quelques semaines, ça commençait à faire beaucoup ! 

Alors bien sur, les deux frères et leur jeune coéquipier ont tout trois avoué s'être dopé seul, indépendamment de l'équipe. Astana a fait ce qu'il fallait et n'a pas participé au Tour de Pékin conformément aux règles du MPCC dont elle fait partie (et toutes les équipes n'en font pas partie, allez le demander à Oleg Tinkoff). Mais tout de même, avec Vinokourov manager de l'équipe et ancien cas de dopage avéré, on est en droit d'avoir des doutes. L'ancien champion olympique assure se sentir en colère et trahis par ses coureurs, mais son passé sulfureux déteint obligatoirement sur l'image de son équipe. Il faut dire que le kazahk n'a jamais voulu évoqué ses deux ans de suspension et de son contrôle positif sur le Tour 2007. Quand on lui demande pourquoi il a fait cela, il ne sait que répondre qu'il a purgé et que le passé doit rester ou il est, point. 

Toujours est-il qu'Astana est désormais au bord du gouffre, et rétrograder une équipe ne fait pas peur à l'UCI ! L'équipe Katusha, dans une situation similaire en 2012, en avait déjà fait les frais. On peut observer un autre cas en 2008 ou ASO avait refusé la participation d'une équipe au Tour après plusieurs contrôles positifs au sein de l'effectif. L'équipe à l'époque n’était autre que la formation Astana, et l'un des dopés avérés un certains Alexandre Vinokourov ... 


Une chose est sur, si Vincenzo Nibali est privé du Tour, il risque d'y avoir une explication musclé entre les deux hommes. La formation kazakh est-elle retombée dans ses travers ? A-t-elle demandé a ses coureurs contrôlés positifs de la protéger ? Ce vieux briscard de Vino en est peut-être bien capable ! Si c'est le cas il joue certainement avec le feu, car l'image de l'équipe est déjà bien entachée, et faire rater la grande boucle au requin de Messine, lauréat en 2014, serait quand même un sacré gâchis ...


Pensez vous que Vinokourov puisse avoir une responsabilité dans cette récente augmentation de dopage au sein de son équipe ? Donnez votre avis, la buvette et faites pour ça.